Les difficultés sensorielles

La plupart des personnes avec TED ont des problèmes sensoriels, à un degré plus ou moins élevé. Ces difficultés expliquent beaucoup de leurs comportements, c’est pourquoi il ne faut pas les ignorer.

Tous les sens sont concernés, que ce soit la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher, mais aussi le sens proprioceptif et le sens vestibulaire. Vous n’aviez jamais entendu parler de ces derniers, n’est-ce pas ? Et pourtant, ils sont aussi importants que les autres. Pour simplifier, le sens proprioceptif est le sens du mouvement et le sens vestibulaire celui de la position du corps dans l’espace.

La personne va avoir une perception très perturbée de son environnement et de son propre corps. Elle va être soit hypersensible soit hyposensible à une stimulation, extérieure ou interne. De plus, cette sensibilité peut fluctuer, plus ou moins rapidement, ce qui lui demande une adaptation constante.

Les personnes hypersensibles vont développer des “défenses” sensorielles.
Quelques exemples pour le toucher : difficulté à supporter certains vêtements, n’aime pas se laver, se faire couper les cheveux, les ongles, n’aime pas les câlins, etc.
Un exemple de défense très connu pour le sens visuel : difficulté à regarder directement les personnes, vision périphérique.

Les personnes hyposensibles, au contraire des hypersensibles, vont stimuler leurs sens.
Par exemple : vont avoir besoin de toucher les objets et les personnes, mordiller les vêtements, vont tourner sur elles-mêmes ou faire tourner des objets, vont bouger leurs doigts devant leurs yeux, etc.

Connaître ces troubles sensoriels est indispensable pour pouvoir aider la personne autiste à les gérer et adapter l’environnement.

A l’école, il sera donc important de limiter autant que possible les stimuli visuels et sonores qui vont déconcentrer l’enfant, le fatiguer, voire lui faire perdre le contrôle si ce stimuli est trop intense pour lui. Je précise “pour lui”, car là encore, ce qui dérange un enfant autiste peut nous paraître tout à fait anodin, alors que pour lui c’est quelque chose d’important, voire d’insupportable : un néon qui donne des variations de lumière, un ronronnement de ventilateur par exemple. Pour le bruit, ce n’est pas forcément son intensité qui est en cause, mais sa fréquence sonore. En cas de problème de comportement, il faut toujours penser à enquêter de ce côté-là.

Certains aménagements sont très simples. En voici quelques-uns parmi beaucoup d’autres :

  • faire asseoir l’enfant plutôt au 1er rang va limiter les stimulations dues aux mouvements des autres enfants,
  • pour le bruit, utiliser des boules pour les oreilles ou un casque,
  • on peut aussi limiter les informations visuelles d’une page de livre en utilisant des caches pour ne laisser visible que quelques lignes,
  • accepter que l’enfant sorte faire une évaluation dans une pièce voisine, où il n’y aura pas de bavardages (difficile d’avoir le silence dans une classe de 28 ou 30 bambins…)
  • etc.

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